Prêteur sur gage.
On aime la vie comme on goûte une femme, les lèvres à demi goutteuses et la main tremblante, suffocante dans un corsage, les doigts accoucheur d’un destin. Le dos cambré et les reins lattés claquent sous le fouet maître chanteur, flatteur et bourlingueur des sentiments … Prisonnier d’une odeur de peau, enivré d’une chair juteuse, la bouche baveuse de la première caresse puis le vent en rafales dévaste, le corps se donne, se plie et se vend. La tête mise à prix, un euro de scandale, quelques centimes comme un carnet de bal où on ne sait plus aimer. Une aumône de bandit pour un lopin d’esprit, sacripant une canne en appui puis cane l’envie de courser une catin, de poursuivre un chemin. Piètre coursier qui courroucé d’un caillou, trébuche, le pas nonchalant, la langue pendante, pesante et qui lampe la langue française sans pouvoir la vomir. La mâchoire apeurée, arthrosique ne sait plus prononcer le tendre verbe, rouler un patin. Le cœur ridé, l’existence en ricochet, rit, coche et la pédale de frein au plancher. La jouvence de l’abbé souris dans la poche et un cure-dents dans des bourses plates, on se fait petite souris et on sourit malgré les fourberies des années. Une mie de pain moelleuse et sa mie duveteuse, le palais du temps hèle ses dernières heures. On se croit vétéran on n’est que fils des cieux et Cerbère aiguise ses crocs, le bon dieu prépare notre linceul. Le dernier certificat d’étude, chacun son porche, sur terre on forge sa propre clef.
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