Si …
Si je n’avais qu’un autre printemps à vivre … Je voudrais m’éteindre en silence … Sans un chien hurlant à la mort ! Sans vautour rodant auprès d’un testament … Un paquet de cigarettes au creux de la main c’est le seul culte que je côtoie, l’unique croyance permissive ! Au bout de mes doigts ma dernière blonde comme une lame accompagnant l’ultime souffle de mes poumons. Je désirerais que l’on dissèque un seul fragment de ma chair, celui où est ciselé ce que j’ai de plus cher au monde. Tant qu’à faire mon tatouage est situé sur mon sein gauche … Afin que mon cœur l’entende battre ! Un ornement de ma plus grande fortune celle qui ne coûte que le fruit de mon amour des lettres ! Je demanderais qu’on le conserve dans du formol à l’intérieur d’un flacon anthume afin que continue à vivre ma plume. Que le reste de mon corps soit incinéré. Qu’on immole mes cendres éthérées dans les eaux profondes de la Tarentaine, cette rivière de l’ombre où sombra mon père !
Quand je suis fatiguée, j’écris toujours des textes désinvoltes colorés par la noirceur de mon âme ! Sans doute parce que je suis privée de la clarté du jour par ce refus d’ouverture de mes sens. De cultiver ainsi les terres de Baudelaire quand je suis dans la détresse est-ce pour seulement la beauté du verbe ? Je ne peux m’empêcher de caresser la sensualité des fleurs du mal et dans leurs pétales se repose enfin ma douleur.
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