La nudité de l'esprit.

Acte 1

Elle joue la vedette sur cette scène délabrée!

Sur ce bout de trottoir vétuste aux odeurs de pavés maudits, elle dérobe dans des portefeuilles des émotions interdites d’un plaisir permis!

Applaudissez Messieurs ! La chasse aux sorcières est ouverte…

De son regard sombre et alléchant elle s’apitoie sur votre laideur.

Elle se donne au vaudou des gros sous et se saoule aux larmes d’un puceau.

Elle fait les cents pas sur son sentier et en cadence elle happe au passage : maris et enfants mâles !

En garde pauvres femmes ! De votre époux elle fera un arlequin!

Ma putain à moi n’est pas putain du roi !

Née d’un rêve, saine, sans frontière.

Fille d’une mère lointaine, d’une existence errante.

La guerrière se terre à présent sous sa gouttière elle se lave…

Elle se frotte cette femelle en à arracher son enveloppe charnelle pour oublier qu’elle a volé

ce qu’elle n’aura jamais.

 Acte 2

Elle tisse le temps la donzelle !

Dans un endroit imaginaire, elle brode ses armories sur du drapé froissé.

Là mille horizons se rejoignent…

Volupté du souffle de la souffrance où les âmes effrontées s’accordent l’absolution.

S’enchevêtrent dans sa chevelure, parure de satin et parfum de chagrin.

S'agonise sa vie de traînée sur le long voile de la nuit.

Elle poupée de chiffon se donne à Morphée.

Encore elle, poupée de porcelaine se brise à l’aurore sur le parvis de son église…