Châtelains de la nuit.
Regarde ! Il y a de la vie même les jours de pluie. Quand mon cœur a été éclaboussé, tu étais là. Quand ma main caressait la nuit tu m’as montré le soleil. Tu me tenais par la main et moi j’étais l’aveugle sur notre chemin. Des clapotis d’ennui ruisselaient sur les vitres de mes matins … Le temps angélique assassin sans l’école de la vie, sans le métronome d’un jardin fleuri, je recueillais tes cendres sans apprivoiser la chaleur de ta flamme. Sous le gourdin du temps, j’ai cisaillé mes roses, la cisaille à la main chassant les orphelines noces de mon cœur sans écrin. L’étain de ma mémoire, prisonnier fusillé a fondu ce matin dans l’or de ton regard. Et la gueuse et le mendiant s’en vont bon train se tenant par la main, leurs guenilles assoupies au bord d’un chemin, le levain de la vie au creux des reins. Et la vigne et le raisin m’étourdissent enfin, cathédrale de destin .
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