Fille de ravin ...
Elle avait les cils si longs comme ces femmes orientales, elle les portait comme une traîne, cachant son visage … Elle était faussaire d’aquarelle, difficile d’imaginer ses traits alors les peintres rendaient une œuvre inachevée … Jamais nul n’avait pu d’écrire l’horizon de son regard, elle était fille du soir, dévoilant sa face au miroir de la nuit. Les ombres dessinaient l’imaginaire, son front, sa bouche, la couleur de ses yeux, les lèvres en mouvement, elle mimait souvent le bruit d’un baiser, celui qu’elle aurait sans doute aimé recevoir et rendre … Elle flirtait après minuit, dans les squares, Aphrodite de désespoir. Son corps longeait les trottoirs, ses courbes les balançoires et les bancs. Assise au pupitre d’une école sans professeur juste les règles de la rue, les cahiers du bitume mais dans sa main toujours une gomme …
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