Passeuse.
Passe muraille, passent murailles, de Chine au vent chiné me collent à la peau deux ou trois arpèges et un peu d’eau. Le mistral gonfle ma voile, les yeux miséreux, le chant d’automne loup sur mes prunelles. Un vol d’hirondelles, une digue, ta main sur la passerelle s’envole passereau, les ailes d’une oie sauvage, ma peine et son plumage maritime danse. Les vagues n’ont que pour toute fortune le salin du marin. Nulle ancre ne tient dans une main, du bout de mes doigts brûlés par le chanvre je retiens encore le filin du pêcheur. Du bleu rien que du bleu … Plus bleu que le bleu de l’océan les ecchymoses d’une marinière. La rambarde d’un navire, une chaloupe et un cœur pauvre petit diable. Chante rossignol chante ! Toi qui as le cœur gai … Moi le mien est aviron où nulle lune ronde ne vient s’échouer. Le craquement de quelques planches et une myriade d’étoiles habillent mon nu clandestin abandonné sur la grève. J’écoute le sommeil du sable chaud nuisette sur ma peau, la caresse de son grain mouille au creux de mes reins et donne un peu d’ivresse à mes hanches. Ce temps vaurien me mordille les seins. Et s’estompent un court instant les langueurs océanes.
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