Pleurs de satin.
s
Il était arrivé par la porte des amants, dans ses cheveux le souffle renégat d’un gamin de vingt ans. Il avait la main si tendre celle d’un gosse cueillant l’airelle. Du bout de ses doigts la caresse de l’abandon d’un banc d’écolier, il pianotait cette rêverie d’insolence d’un rebord de cils. Á sa lèvre ingénue naissait petit bourgeon de vie un soupçon de fièvre. Vivre l’agonie d’une nuit au creux de sa main d’enfant, laisser mourir l’aurore baie où la sève en rappel fleurit les draps blancs. Renaître fillette à la prunelle de femme morte, dans la chambrette une histoire d’ose à touche-touche de Roméo et Juliette. Regrets après soleil, au potron-minet l’averse d’un mois de mai, auberge plate les froissements de draps muets. Il avait dessiné sur sa peau la larme tiède des grains de sable humides sous la mousson, aquarelle de sablon ses cheveux longs ballet sur l’horizon. Pleure le bluet immigré solitaire des quatre saisons, la vigne vierge aux longs sanglots de septembre s’étale mélancolie de garde-fou. La berceuse de novembre renégate apprivoisée, chante cigale à marée basse la plage abandonnée … Mouchoir froissé une prunelle sur la jetée, marais salant du bout des doigts quatre notes piano au vent.
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 29 autres membres