Plume champêtre.
Ma muse s’étoffe de feuilles d’automne. Adieu la pomme, la rose et la feuille de vigne, elles s’étiolent sous le sabre des couleurs automnales. Mais j’irai quant même caresser les bourgeons de mes futurs roses au printemps comme un jupon qui s’adonne, elles me feront à nouveau l’aumône. Je croquerai la pomme d’Aden dans le berceau de l’hiver où tourbillonnent les flocons de neige comme des amants peureux. De la feuille de vigne j’en ferai la première page d’un recueil de poèmes et ma toute première rime sera la mononucléose du premier baiser. Le vent flûte traversière se glissera dans mon corsage dégrafant les épines du temps et mon cœur redeviendra le flibustier de mon corset, corsaire de bustier. La plus haute branche d’un prunus sera mon grand mat et sa première fleur blanche mon drapeau blanc où ma prose hivernale déposera ses armes. Á l’aurore cambrée du nouvel été comme un je t’aime mes vers assemblés dessineront la corolle du ciel ambré. Et les lèvres courroucées je mendierai au sarment de vigne le serment de me laisser encore un peu poète.
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