Soldat feu …
Je crois que j’ai pris froid sous les averses de la vie, d’un courant d’air au fond d’un puits, j’ai trop marché l’âme à l’envers, trop couru le cœur portefeuille ouvert, le ver en solitaire, procès de chaire, Voltaire … Comme un enfant au cœur malade, petit soldat grabataire, les genoux au bord d’un ruisseau, écorchée leur chair, Rousseau. Sans mon trousseau, un hameçon accroché au ciel, le chant de ma mémoire, layette éternelle enfant prodige d’un charbonnier, d’une mère aux tétons de misère.
Le suc de ta peau comme un enfer, moi la petite mendiante assise par terre sous la mitraille du bleu et du rouge, le cœur face à la mer, mes larmes lit d’une tranchée où gît ta bouche bâillonnée, gerbe au bout de la baïonnette. Le blanc la dernière teinte qui manquait à l’appel sur ton habit de militaire je viens de le retrouver au fond d’un cimetière aux couleurs du drapeau français.
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